Après avoir été alerté sur les difficultés financière de cette structure existante, Thanaka lui est venue en aide plusieurs fois, en apportant une aide alimentaire. Par une belle soirée de février 2020, je souhaite visiter à l’impromptu cette structure pour me forger une idée.

Lorsque nous arrivons devant l’orphelinat vers 17h00, nous découvrons avec étonnement qu’un cadenas clos le grand portail bleu. Alors que Prithivi me signifie son incompréhension. Un mini-van se gare alors derrière nous. Au travers des vitres, de petites bouilles laissent échapper de larges sourires. Les enfants reviennent de l’école. C’est au même moment aussi, qu’une silhouette surgit de la ruelle qui jouxte l’enceinte de la maison. Un panier à la main, une dame apparait. C’est Sanu Maya qui est allée cueillir des légumes au potager. Son visage s’illumine à son tour en nous voyant.
Le contact est immédiatement chaleureux tant avec les enfants qu’avec Sanu Maya. On nous invite à nous frayer un chemin au milieu des uniformes d’écoles qui sèchent sur les fils à linge. De grandes bâtisses rectangulaires en tôle encadrent la cour. De toute évidence ici aussi, les enfants ont leurs rituels ; se déchaussent, partent se changer, prennent un verre de thé au lait, donnent à manger aux poules, ramassent le linge. On sent tout de suite que la maison est bien organisée.  Sanu Maya nous invite alors à venir nous assoir dans sa pièce de vie. Si à première vue les bâtiments peuvent surprendre de l’extérieur, l’intérieur est fort bien tenu et très confortable.

Assis confortablement sur le sofa, je me sens terriblement à l’aise dans ce lieu face à cette dame que je rencontre pour la première fois et qui humblement, nous prépare un thé. Elle s’assied au sol devant nous et nous épluche des oranges. Nous échangeons très longuement sur l’histoire et l’organisation de Kopila. Je suis frappé par la force et le courage de cette dame. A plusieurs reprises, en évoquant sa récente maladie et les conditions dans lesquelles elle a monté cette structure, elle me répète « Mama is strong ! Mama is strong ! ».

Nous visitions alors plus précisément chaque pièce. A la cuisine, Kusum, 17 ans, prépare déjà le dal baht pour le soir. La « grande sœur » respire la gentillesse. Questionnée, elle me dit aider habituellement pour la cuisine au retour de l’école. Elle affirme se sentir heureuse dans cette maison ; cela transpire.

Dans l’immense pièce de vie principale, les plus petits s’adonnent à leurs devoirs, agenouillés au sol. Ils sont déjà autonomes, c’est clair. Nous ferons connaissance plus longuement  en laissant s’échapper au dessus de nous, des effusions de rire. Je retrouve en cette maison, toute la douceur et la bienveillance décrite par Prithivi et Surya. Je repars, l’âme chargée d’émotion, certain que Thanaka fera tout à l’avenir pour aider au maintient de cette structure.